COMMUNICATION Les AOP d'Auvergne cherchent une alternative à la CVO
Les AOP auvergnates entendent pérenniser une stratégie de communication porteuse, même si l'arrêt de la cotisation volontaire obligatoire (CVO) remet en cause une partie de son budget.
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Finie la CVO (cotisation volontaire obligatoire) payée par les entreprises auvergnates impliquées dans les fromages AOP. Depuis trois ans, elle avait permis d'apporter une plus-value aux producteurs de lait et de financer une partie de la communication de ses spécialités fromagères. Mais impensable pour Bruxelles d'imposer une cotisation. Si la filière veut booster son prix du lait et allouer un budget à sa promotion, elle peut le faire mais sans obligation pour les entreprises, de façon juste volontaire. C'est tout l'enjeu des discussions qui ont commencé entre la profession agricole et ces dernières pour compenser l'arrêt de la CVO en 2012. « Nous restons confiants sur cette négociation autour d'une prime AOP dont l'objectif est de préserver ces deux acquis », affirme Yannick Fialip, président de la section laitière de la FRSEA. En 2011, la CVO avait contribué, à hauteur de 2 M€, à la communication collective et individuelle du cantal, du salers, de la fourme d'Ambert, du saint-nectaire et du bleu d'Auvergne.
Tradition et modernité
Quatre cents animations conduites à un niveau national dans les GMS n'ont pas été reconduites en 2012 faute du budget nécessaire. En revanche, les autres actions ont été prolongées : « Glisse and Fromages » dans les stations de ski pendant l'hiver, et la centaine d'animations estivales sur les sites touristiques et les fêtes de pays. « Nous recentrons notre communication collective sur l'Auvergne et ses touristes.
Le message est très porteur et plus vendeur en retour lorsque c'est le consommateur qui vient au fromage plutôt que l'inverse, souligne Benjamin Piccoli, responsable de l'Association des fromages d'Auvergne. Ce qui n'exclut pas des ventes à l'extérieur du Massif central, comme en témoigne celle de 1,2 t de fromages en deux jours d'une promotion organisée à Bordeaux début juin. »
Cette expérience concluante sera conduite dans trois grandes villes en 2013.
Pour Michel Lacoste, président du Comité interprofessionnel des fromages cantal et salers, « il est hors de question de s'arrêter en si bon chemin. Notre premier spot TV, destiné à renforcer l'image et la notoriété de l'AOP cantal, porte ses fruits ».
Dans son spot, l'AOP cantal est portée par l'humoriste et ancien rugbyman Vincent Moscato, avec l'objectif d'ancrer le fromage à son terroir. « La validation des nouveaux cahiers des charges de nos AOP est l'occasion de parler du territoire et des conditions de production des fromages, poursuit Benjamin Piccoli. Les consommateurs y sont sensibles. » Parler tradition dans le fond n'exclut pas une modernité dans la forme. Témoin, cet événement récent à Clermont-Ferrand : un « Cheese Dating » durant lequel producteurs et consommateurs ont fait connaissance en dégustant du fromage, et une « Caméra Fromages » où les gens donnaient leurs raisons d'aimer les AOP d'Auvergne. Tous les tests de notoriété des fromages d'Auvergne sont en hausse, comme en témoigne l'étude auprès des consommateurs via le panel Prométhée Kantar. La fourme d'Ambert accroît ses ventes de 7,5 % au premier trimestre 2012. Il serait donc dommage de s'arrêter en si bon chemin.
MONIQUE ROQUE-MARMEYS
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